La radioactivité : origines, mesures et impacts sur la santé
La radioactivité est un phénomène où certains atomes, en se désintégrant, émettent de l’énergie sous forme de rayonnements. Ces rayonnements, appelés rayonnements ionisants, peuvent avoir des effets sur notre santé.
Le rayonnement ionisant (ou la radioactivité)
La radioactivité provient des rayonnements (on parle également de radiation) produits par des atomes instables qui se désintègrent en dégageant de l’énergie. Une partie de cette émission radioactive est appelée rayonnement ionisant.
Il existe deux types de radioactivité :
- La radioactivité naturelle, présente dans les sols mais aussi dans l’atmosphère. Elle a toujours existé et reste une des sources dominantes de l’exposition des êtres vivants.
- La radioactivité artificielle, quant à elle, existe depuis que l’homme a voulu en faire usage pour des besoins médicaux (médecine nucléaire), énergétiques (centrale nucléaire/électricité) et militaires (arme nucléaire).
Qu'est-ce qu'un millisievert (mSv) ?
Le millisievert (de symbole mSv) est une unité utilisée pour évaluer l’impact de la radioactivité sur le corps humain.
C’est cette unité qui est le plus souvent utilisée pour l’évaluation des risques pour la santé car elle permet de comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente à des organismes, des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux rayonnements.
Par exemple, les doses annuelles moyennes de rayonnement naturel reçues par la population générale sont généralement mesurées en millisieverts. De même, lors de l’évaluation des rayonnements reçus lors d’examens médicaux, telles que les radiographies, les doses sont généralement exprimées en millisieverts.
Deux catégories d’effets des rayonnements ionisants sur la santé
Les effets pour la santé d’une exposition aux rayonnements ionisants sont regroupés en deux catégories générales :
Les effets immédiats ou déterministes (brûlures, nausées, radiodermites, fibroses, …) surviennent dans les heures à quelques mois suivants une exposition à de fortes doses, supérieures à 500 mSv. On parle d’irradiation aigüe.
Les effets à long terme ou aléatoires (cancers…), peuvent éventuellement apparaître plusieurs années après l’exposition, à des doses même inférieures à 500 mSv.
Pourquoi les rayonnements ionisants peuvent entrainer le cancer ?
En traversant le corps, le rayonnement ionisant peut abîmer les cellules du corps ou l’ADN qu’elles contiennent.
Il y a alors deux possibilités :
- la cellule se répare grâce à des mécanismes de réparation de l’ADN ;
- l’ADN reste abîmé et la cellule peut alors engendrer une ou plusieurs cellules cancéreuses.
La probabilité d’apparition d’un cancer radio-induit augmente avec la dose d’exposition
Les études épidémiologiques réalisées jusqu’à présent ne permettent pas de détecter une augmentation significative de développer un cancer à des doses d’exposition inférieures à 100 mSv/an.
Les recherches scientifiques, dans les domaines de l’épidémiologie mais aussi expérimental et clinique, se poursuivent à l’échelle internationale pour déterminer les effets à long terme des irradiations et des contaminations chroniques à des faibles et très faibles doses (moins de 100mSv/an).
Pour en savoir plus, voir le site de l’UNSCEAR, Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants :
Une pathologie radio-induite n’a pas de signature particulière
À l’heure actuelle, il n’existe pas de marqueur biologique permettant de différencier, par exemple, un cancer pulmonaire dû au tabac, d’un cancer pulmonaire radio-induit (dû aux rayonnements ionisants).
En Polynésie française
Les sources d’exposition en Polynésie française
En Polynésie française, l’exposition actuelle des populations résulte de la radioactivité naturelle (de l’ordre de 1,4 mSv/an) mais aussi d’examens médicaux de type scanner ou radiographie (exemples d’ordre de grandeur : 10 mSv pour un examen scanner abdominopelvien ; 0,1 mSv pour une mammographie) ou encore de voyages en avion long-courrier (0.04 mSv pour un vol PPT-PARIS).
Entre 1945 et 1980, les habitants de Polynésie française ont été exposés aux retombées des 504 bombes nucléaires testées en atmosphère par les cinq premières puissances dotées, dont les 46 tirs atmosphériques réalisés par la France à Moruroa et à Fangataufa entre 1966 et 1974.
La controverse scientifique se poursuit sur les estimations de doses auxquelles ces populations ont alors été exposées et les conséquences sur la santé à long terme.
Pour en savoir plus :
Le suivi médical
Les anciens travailleurs et travailleuses de Moruroa et les personnes exposées aux essais en atmosphère peuvent bénéficier d’un suivi médical dédié et gratuit au Centre Médical de Suivi (CMS) – Pu Hi’Opo’ara’a Tamau géré par la Direction de la Santé.
Ce centre est situé à Papeete et les équipes se déplacent également en mission dans les îles. En cas de diagnostic de cancer et si les conditions d’indemnisation sont réunies, ils aident les patients à remplir leur dossier de demande au CIVEN (Comité d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires).
En parallèle, un travail conjoint entre les médecins spécialistes, l’institut du cancer et le CMS devrait permettre de mieux dépister et de mieux répertorier les cas de cancer chez les personnes ayant été exposées aux rayonnements ionisants dus aux essais nucléaires en Polynésie Française.
Coordonnées du CMS :
- Adresse géographique : 58 rue des Poilus Tahitiens
- Tél : +689/ 40 46 01 97
- Adresse postale BP 611 – 98 713 Papeete Tahiti
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